24/02/2009

Des Ectiens en visite au centre pénitentiaire


23/02/2009

Sur proposition d'ECTI, nous avons procédé ce jour à 9h00 à la visite du centre pénitentiaire de Metz. Notre groupe est composé de 6 personnes, quatre d'ECTI, MM. Siegrist, Marin, Beurotte et Schwartz, accompagnés de deux autres personnes Ces deux personnes sont de nouveaux visiteurs-de-prison en charge de mission pour les futurs libérés.

Nous sommes reçus par MM. Michaut du SPIP et un représentant du centre pénitentiaire qui nous font visiter l'ensemble de la MA (Maison d'Arrêt).

Elle comprend 300 personnes, toutes fonctions confondues, administratifs, surveillants et responsables divers (bibliothécaires, formation…). Elle peut recevoir normalement 450 détenus, mais en compte actuellement 500. A une certaine époque, la population carcérale a même compté jusqu'à 800 personnes. Elle est organisée en 4 quartiers, ceux des détenus adultes hommes, femmes, mineurs et autres (nouveaux arrivants et détenus libérables). Cette MA applique les règles européennes qui seront en place partout en France dans les deux ans . Ainsi , il y a séparation entre les prévenus et les condamnés. Le complexe vit pratiquement en autarcie, puisqu'il comprend des cuisines, buanderie, cantines d'achat, bibliothèques, salle de sport, terrains de promenade et de jeux, salles de travaux manuels ou culturels (par exemple, de musique), un service médical, des lieux de prière.

En pénétrant, ce qui frappe cependant en premier lieu est la cascade de portes et l'état des locaux. Nous visitons un étage de détention des détenus adultes masculins sur les cinq existants. Les cellules sont relativement étroites, environ 8/9 m² avec 2 lits superposés, petit bureau, WC et lavabo. En cas de manquement aux règles disciplinaires, et après décision de la commission de discipline, les détenus sont incarcérés pour une période variable dans le quartier de discipline au sein duquel les cellules sont «spartiates» (euphémisme).

La journée d'un détenu est programmée pour couvrir des heures de détention en cellule, mais aussi d'activités «extérieures» diverses, telles la promenade, les activités sportives ou culturelles, par exemple lecture ou musique. D'autres activités plus professionnelles (menuiserie, mécanique,…) sont possibles de 7h15 à 13h15.

Poursuivant la visite, nous allons justement dans le bâtiment d'activités détaché géographiquement des quartiers de détention. Cet atelier permet de former à divers métiers et d'effectuer des travaux pour des entreprises (concessions) .Malheureusement, ce centre est de moins en moins utilisé du fait des restrictions budgétaires de plus en plus drastiques. Nous visitons ainsi le centre de formation professionnelle, l'atelier mécanique, celui du bâtiment, la salle de musique.

Nous rencontrons dans ce cadre le responsable de ce quartier et discutons des possibilités d'aide d'associations ou de bénévoles indépendants.

Puis nous visitons brièvement les services médicaux relevant de l'hôpital et de la psychiatrie .

Enfin, nous visitons le quartier des nouveaux arrivants et futurs libérés qui peuvent, sur une base de volontariat, participer à un programme de préparation intensive à leur future libération.

Pour terminer cette visite, M. Michaut nous invite à conclure dans une petite salle de réunion. Il nous demande à faire le point et à réfléchir sur les possibilités d'aide, sans empiéter bien entendu sur les responsabilités incombant aux organismes lucratifs officiellement habilités par l'administration pénitentiaire. Il conçoit notre éventuelle participation comme un complément fort utile, a fortiori dans la période budgétaire de plus en plus difficile. M. Michaut fait part des discussions d'ores-et-déjà abouties comme, par exemple, la participation des 2 personnes du groupe non membres d'ECTI qui interviendront dans le programme de réinsertion des futurs libérés, sous la forme de la mise en place dans un programme de 6 semaines d'une revue de presse susceptible de leur inculquer le goût de s'informer, de raisonner et de se former ainsi une opinion propre. Il fait part également des discussions en cours pour pallier les difficultés actuelles de mise en place d'un B.E.O. (bilan d'évaluation et d'orientation), apte à permettre de faciliter la réinsertion des détenus à l'issue de leur peine. Des contacts ont déjà été pris avec M.Marin et une personne (retraité AFPA). Cette initiative pourrait s'intégrer dans le cadre d'ECTI et être ainsi élargie à une troisième personne, par exemple M. Beurotte.

Mr Siegrist évoque l'origine de cette démarche. Elle résulte d'une suggestion de la CDC (Caisse-des-dépôts) qui prend en charge des jours-intervenants pour favoriser la réinsertion des ex-détenus.

Il remercie le SPIP et la MA de leur accueil.

La visite se termine à 11h30. Elle fut très intéressante et susceptible d'ouvrir des perspectives d'aide dans le cadre de notre association.

A discuter.